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La guerre en Ukraine ferme deux greniers à céréales de l’Europe : la bio impactée ?


L’injustifiable invasion russe est lourde de conséquences. Elles sont humaines, en premier lieu et par-dessus tout. De jour en jour, les médias se font aussi écho de préoccupations économiques sur la disponibilité et le prix de matières premières. Le conflit crée par exemple une tension forte sur le blé, dont l’Ukraine et la Russie représentent près du tiers des exportations mondiales. La bio n’est pas absente de l’équation : en voici les termes.

Ports maritimes ukrainiens bombardés, coupure de routes stratégiques, fermeture de la mer Noire, sanctions économiques internationales : la guerre bloque les flux logistiques des céréales en provenance de la Russie et de l’Ukraine, respectivement premier et cinquième exportateurs mondiaux de blé. L’impact sur les marchés céréaliers est immédiat, avec des records de prix et des craintes qui tournent à l’affolement sur les approvisionnements. En France, la Bio est moins exposée, pour plusieurs raisons.


À l’Est, pas beaucoup de Bio

D’abord, la Russie et l’Ukraine pèsent peu dans la production mondiale de céréales biologiques. Les immenses surfaces agricoles de ces deux pays sont faiblement converties. Ainsi, avec un peu plus de 650 000 hectares en bio (source Agence Bio 2019) contre 2,5 millions en France, la Russie est loin du compte si l'on se souvient de l'objectif de 30 millions d’hectares qu’elle s’est donnée. Et même si la filière céréalière bio est en développement rapide, l'analyse montre qu'elle prend le chemin du productivisme dirigé vers l’alimentation animale pour la production de viande. L’Ukraine, de son côté, est en dessous des 300 000 ha en bio et a vu cette surface reculer ces dernières années. À titre de comparaison, et selon une autre étude de l’Agence Bio, la France récolte en grandes cultures presque deux fois plus de blé tendre et de maïs bio que la Russie et l’Ukraine réunie.

Le vrai prix de l’agroécologie

Tout ceci contribue à expliquer pourquoi l’emballement des cours sur les céréales d'origine conventionnelle ne s’observe pas sur les prix des céréales cultivées en bio. Précisons également que les records du moment sur la tonne de blé meunier (366, 25 € le 3 mars 2022) sont au niveau du prix de la tonne de blé bio français… en 2011 (source France Agrimer). Ces dernières années, il oscillait entre 450 et 500 euros la tonne, du fait de l’augmentation de la demande, d’aléas climatiques, et des coûts de production : cultiver du blé sans engrais ni pesticides chimiques demande plus de travail, de temps et de main d’œuvre, pour des rendements moindres.

Le commerce équitable toujours plus pertinent

Chez Belledonne, nous cherchons depuis toujours à protéger l’entreprise, et donc nos clients et consommateurs, des fluctuations parfois violentes du prix des céréales. Nous avons dès le début de notre histoire fait le choix d’approvisionnements directs auprès de paysans meuniers et de moulins proches de nos fournils. Belledonne achète 92% de ses farines en origine France, nos autres farines provenant majoritairement d’Italie. Les farines (blé, petit-épeautre, seigle, maïs) que nous utilisons dans nos pains et nos biscuits sont achetées sur les principes du commerce équitable : un engagement de trois ans minimum avec le producteur, des volumes définis à l’avance et des prix justes garantis. Pour certaines farines, cette démarche est certifiée BIOPARTENAIRE®, label des plus exigeants, réservé aux produits distribués en magasins bio. Ces efforts contribuent à sécuriser la disponibilité d’ingrédients indispensables à notre travail, d'obtenir une qualité constante conforme à nos attentes, mais aussi de maîtriser les prix de nos produits dans une période très incertaine, comme celle que nous vivons à l'heure où ces lignes sont écrites.