icon-arrow-right-menubio-partenaire

Additifs alimentaires : est-ce que la Bio a quelque chose à cacher ?

Préserver sa santé : c’est la première raison de consommer des produits biologiques. Mais à l’heure où de plus en plus de Français se tournent vers les aliments bio, certains sursautent quand ils lisent les étiquettes et y découvrent la mention d’additifs parmi les ingrédients. Regardons cela de plus près…

De quoi parle-t-on quand on parle d’additifs alimentaires ?

On parle de produits d’origine naturelle (extraits de végétaux, par exemple) et de produits de synthèse (issus de procédés chimiques), utilisés dans la fabrication alimentaire pour remplir certaines fonctions. Cela peut être prolonger la durée de conservation des aliments (conservateurs, antioxydants, stabilisants…), agir sur leur texture ou leur aspect (agents d’enrobage, émulsifiants, colorants…), ou encore modifier leurs saveurs (acidifiants, édulcorants, exhausteurs de goût…). Il existe au jour de l’écriture de cet article 327 additifs alimentaires autorisés dans l’Union européenne, tous évalués par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

Depuis quand ça existe ?

L’Antiquité semble être la première époque de l’histoire des additifs. L’homme comprend qu'ajouter certains composés naturels aux denrées alimentaires permet de les conserver ou d'améliorer leur aspect. Dans l’Égypte ancienne, on stocke viandes et poissons avec du sel de mer. Au Moyen-Orient et en Afrique, on mélange sel et salpêtre dans le même but. Un des premiers colorants de l’histoire est le safran, apprécié des Égyptiens. Dans les siècles qui suivent, cuisiniers, fabricants et marchands jouent aux apprentis sorciers avec toutes sortes de substances additives, maniant parfois sans le savoir des produits très dangereux. Ainsi, au XIXe siècle, nombre de consommateurs sont empoisonnés par un sel de cuivre et d’arsenic appelé vert de Scheele, utilisé pour redonner de la couleur aux feuilles de thé usagées afin de les remettre en vente ! Une véritable réglementation se met en place au XXe, à mesure que la production alimentaire devient industrielle, et que l'usage d'additifs se généralise.

Pourquoi il y a débat sur les additifs alimentaires ?

Face à une alimentation de plus en plus technologique, le consommateur s’interroge : « Qu’est-ce que je mange en réalité ? ». Plus il y a d’additifs dans les aliments, plus les médias et les consommateurs se posent des questions, et plus les scientifiques se penche dessus pour y répondre… À partir des années 70, les études s'accumulent sur les risques ou même les dangers auxquels certains additifs exposent notre santé. Des colorants sont soupçonnés de favoriser l'hyperactivité, des émulsifiants de perturber la flore intestinale… Une influence cancérigène est mise en évidence : c'est le cas par exemple du sel nitrité, dont les interactions avec le fer naturellement présent dans les viandes de salaison en font un "promoteur" du cancer colorectal (un projet de loi a d’ailleurs été présentée à l'Assemblée le 14 janvier dernier pour interdire cet additif). En 2018, l’UFC Que Choisir publie une enquête retentissante qui croise les données les plus récentes de l'Agence européenne de sécurité des aliments (AESA), de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Bilan : un quart des additifs sont à risque. Un constat appuyé par une pléiade d’ouvrages et de guides parus depuis 15 ans.

Est-il vrai qu’il y a de plus en plus d'additifs dans les aliments transformés ?

La réponse est étonnante… C’est plutôt non ! Contrairement à une idée répandue, la tendance semblerait être à la baisse de l’utilisation des additifs dans la fabrication de produits alimentaires. Une étude de l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation (Anses) tend à le démontrer. À partir de données collectées entre 2008 et 2016 sur plus de 30 000 produits dans 30 catégories d’aliments (à l’exception notable de la confiserie), l’Anses fait le constat suivant : « Parmi les 20 catégories pour lesquelles des données d’évolution sont disponibles, le nombre d’aliments sans additif est en augmentation, passant de 13,7 % à 18,3 % des produits depuis le début des années 2010 ». C'est qu'entre temps, le consommateur a commencé à poser ses conditions : la demande croissante de produits « sans » et « zéro » impose sa loi dans les rayons. Les additifs n’en restent pas moins abondants : « 78 % des produits alimentaires analysés mentionnent au moins un additif dans leur liste d’ingrédients. » Les plus utilisés sont l’acide citrique (E330), les amidons modifiés (épaississants) et les lécithines (E322) qui jouent le rôle d’émulsifiants.

Le règlement Bio autorise-t-il les additifs dans les aliments et pourquoi ?

L’offre de produits bio comprend effectivement des produits alimentaires qui contiennent des additifs. Les seuls autorisés sont ceux que la réglementation considère comme indispensable à la préparation ou à la conservation de certains aliments transformés. Soit 53 composants : parmi eux, 3 sont considérés comme « peu recommandable » dans la classification de l’UFC Que Choisir (contre 70 en non-bio) et 2 sont « à éviter » (contre 21 en non-bio). Autant dire que la Bio a plutôt bien fait le tri…

Est-ce qu’il y a des additifs dans les produits Belledonne ?

Oui. Nous en utilisons précisément six, tous naturels. Cinq d’entre eux sont classés « acceptables » par l’UFC. Il s’agit d’un régulateur d’acidité (carbonates de potassium) et de deux agents de texture (pectine et alginate de sodium) qui entrent dans la recette du fourrage de notre biscuit cœur d’orange. Notre biscuiterie utilise d’une façon générale une poudre à lever qui inclut du carbonate de sodium et un antioxydant, l’acide tartrique.

Le dernier additif est une gomme végétale, classée comme « tolérable avec vigilance pour certaines personnes » (si consommée à forte dose) : la gomme d’acacia ou gomme arabique. Nous l’utilisons comme agent texturant pour les biscuits et comme enrobage protecteur pour nos billes de chocolat.

Même si ces additifs sont considérés comme acceptables ou tolérables, notre R&D travaille à réduire leur utilisation dans nos produits, sans perte de qualité. Cet effort participe à notre démarche Clean Label, qui vise une liste courte et simple d’ingrédients naturels. C’est ce qui nous a conduit, par exemple, à écarter la lécithine de nos chocolats depuis plusieurs années déjà. Moins, c’est mieux !