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Farines bio : quel type pour quel pain ?

Apparue il y a 75 000 ans avec les premiers outils de broyage et de mouture, la farine se raffine dans le regard des Français. Depuis le premier confinement, jamais vous ne vous êtes autant intéressées à leurs types, leurs origines, leurs propriétés et à la diversité des céréales dont elles sont issues. Et comme vous nous posez plein de questions, on fait comme tout bon boulanger : on vous répond.

Pourquoi y-a-t-il différents types de farines ?

Il faut d’abord savoir qu’il existe une bonne trentaine de farines alimentaires, même si les plus connues et utilisées restent les farines de blé, de seigle, de riz, de petit-épeautre et d’épeautre. Chaque farine se définit donc par la céréale, la graine ou la légumineuse dont elle est issue… Mais aussi par le type de sa mouture, c’est à dire le niveau de raffinement obtenu après les opérations de meunerie (nettoyage, broyage, tamisage…). Pour le blé par exemple, cela va du type 45 (une farine faite avec l’amande séparée du grain) au type 150 (une farine dite intégrale parce que faite avec l’intégralité du grain : germe, amande, enveloppe). Entre ces deux types, ou T, il y les T55, T60, T65, T80 , T110 et T130 qui contiennent une proportion variable de germe et d’enveloppe (appelée aussi le son). Pour le seigle, on a les T70, T85, T130, T170.

Les types diffèrent selon les céréales, graines ou légumineuses qui n’ont pas le même comportement au broyage. Cela dépend aussi des choix de conduite que font les meuniers. Ces classifications existent à la fois pour réglementer l’activité des moulins (le premier décret sur les types date de 1935) et la qualité des farines, mais aussi pour aider les utilisateurs à choisir la farine la plus appropriée à leurs pains et autres préparations.

T55, T80, T130… Pourquoi ces chiffres ?

Ils sont définis par la réglementation qui contrôle le taux de cendres, c’est à dire ce qu’il reste de matières minérales après combustion de la farine pendant une heure à 900°C : une masse de farine type 65, par exemple, laisse entre 0,62 et 0,75 % de cendres. Les farines qui laissent le moins de cendres sont les plus raffinées, les plus pures. Mais ce sont aussi les moins nutritives. Pour reprendre l’exemple du blé, c’est dans le germe et l'enveloppe du grain que se trouvent les minéraux (zinc, magnésium…), les vitamines B et E, les fibres, les protéines… Une farine T45 en est pour ainsi dire débarrassée : elle perd 80 % de vitamines et 75 % de fibres. Il ne reste que des glucides. Tandis qu’une T150 conserve le maximum de nutriments. De ce constat découle trois choix. D’abord, si vous cherchez des farines nutritives, mieux vaut éviter le pain blanc et privilégier les types 80 et plus. Ensuite, prenez toujours du bio pour les farines de blé au-delà de T55 : plus le type est élevé et plus la farine contient l’enveloppe sur laquelle se fixe les résidus de pesticides. Enfin, vous pouvez aussi essayer d’autres farines que le blé. Elles sont souvent peu raffinées pour préserver leurs qualités nutritionnelles, à l’exemple de la farine de petit-épeautre, pauvre en gluten, riche en fibres, en minéraux dont le fer et en protéines, ou de la farine de quinoa, sans gluten, source de fer, manganèse, protéines et acides aminés essentiels.

Choisir la bonne farine

Entre les céréales, les graines, les légumineuses et les types, pas évident de s’y retrouver au moment de cuisiner ! Nos boulangers et nos biscuitiers vous livrent trois trucs essentiels. 1. Sur les farines de blé : les T45 à T65 conviennent mieux à la pâtisserie, aux brioches, biscuits, la T80 est beaucoup utilisée par les consommateurs bio pour les pains, gâteaux, pâtes fraîches et pâtes à pizza. Les T110 à T150 vont bien en boulangerie, pour des pains complets, goûteux et nutritifs. 2. Pour des alternatives au blé avec moins de gluten mais du goût, essayez le petit-épeautre au goût de miel et de noix (pains, muffins, crêpes, madeleine, biscuits…), le maïs (en tortilla ou polenta), ou le seigle aux notes corsées (pain d’épices, gaufres…). 3.Pour les farines sans gluten (riz, sarrasin, quinoa, lentilles…) : laissez parler votre créativité… Internet regorge de recette originales. En associant les farines pour en maîtriser le goût et la tenue à la cuisson, vous pouvez obtenir d'excellents résultats mais le pain sera plus difficile à faire lever !

Et chez Belledonne ?

Chaque année, nos fournils et notre biscuiterie utilisent un volume important de farines bio. Pour les biscuits, cakes et pain de mie, nous utilisons principalement de la farine de blé T65, digeste et douce. Pour les pains, c’est plutôt la T80 (semi-complète) qui donne une belle mie crème bien alvéolée, la T110 au goût typé et bien sûr la T150. D’autres farines pauvres en gluten ou sans gluten entrent dans nos recettes de pains et de biscuits : principalement le seigle, le petit-épeautre et le riz dont nous associons les notes sucrées aux saveurs complémentaires des farines de sarrasin, de châtaigne, de maïs et de souchet. Pour l’essentiel, nos farines sont locales et équitables, fabriquées par des moulins artisanaux et des paysans-meuniers à la meule de pierre. Ce procédé traditionnel d’écrasement des grains permet de conserver leur richesse nutritionnelle et leurs arômes. Vous le voyez : sur la qualité, on ne vous roule pas dans la farine !